L’Aperçu n°26 – L’eau : une ressource à préserver pour le territoire d’aujourd’hui et de demain

juillet 2023
L'Aperçu

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L’eau : une ressource
à préserver pour le territoire
d’aujourd’hui et de demain

L'Aperçu de Danièle Ponchaux

Maire d’Emmerin, Vice-présidente à la Région Hauts-de-France et pour la MEL,
chargée de mission du projet de territoire des communes « Gardiennes de l’eau »

ponchaux

L’eau, source de vie, est un bien commun essentiel pour le développement de notre territoire et le bien-être de nos habitants. Elle est partout, au-delà de l’eau visible qui jalonne nos villes et nos campagnes, l’eau souterraine issue de la nappe de la craie au sud de Lille et du Carbonifère à la frontière belge constitue une véritable richesse, l’or bleu, à préserver et à protéger durablement pour les générations futures.

Les 133 communes du territoire du SCOT de Lille Métropole, appuyées par les techniciens spécialistes de la ressource en eau, de l’aménagement, la planification, le monde économique et agricole, doivent être les garants de sa préservation afin de protéger sa qualité et sa quantité. Des outils sont à mobiliser sur notre territoire, à différentes échelles, pour garantir des conditions d’infiltration des eaux pluviales favorables à la recharge de nos nappes : noues, espaces de pleine terre, désimperméabilisation… La mise en place d’actions concrètes est primordiale et urgente.

Tout cela s’articule avec les enjeux qui nous attendent demain en termes de planification avec le Zéro Artificialisation Nette (ZAN) et s’inscrit dans les orientations-cadre et objectifs des documents d’aménagement comme les SAGE ou les PLU. Le SCOT est également concerné, avec son territoire de projet Sud/AAC : 29 communes « Gardiennes de l’eau » de la MEL engagées au travers d’une charte, et 11 communes du futur PLU intercommunal de Pévèle Carembault.

LE DOSSIER THÉMATIQUE

L’eau : une ressource
à préserver pour le territoire
d’aujourd’hui et de demain

L’eau est une ressource irremplaçable et un bien commun fragile menacés par plusieurs facteurs : des épisodes de sécheresse, des pollutions, certaines activités, l’artificialisation des sols. Ce constat, bien qu’observé à une échelle plus large et de façon accélérée ces dernières années, concerne particulièrement le territoire métropolitain, traversé par trois grandes voies d’eau majeures que sont la Deûle, la Lys et la Marque. À ces axes s’ajoute un maillage de petits cours d’eau, de canaux, de becques ou de fossés qui vient jalonner le paysage urbain et rural. Concernant les eaux souterraines, plusieurs nappes sont identifiées sur le territoire, dont la nappe de la craie au sud de Lille et la nappe du Carbonifère partagée avec la Belgique.

À l’échelle du bassin hydrographique Artois Picardie, dont le territoire du SCOT fait partie, les objectifs de préservation de la ressource en eau pour la période 2022-2027 sont identifiés dans le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE). Il se décline à travers des documents plus territorialisés, notamment trois Schémas d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) sur le territoire du SCOT de Lille Métropole.

Propriétés ADULM 2022
© Philippe FRUTIER – Altimage – 2020
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Ennevelin – renaturation de la Marque © CCPC

Les voies d’eau comme support écologique, économique et récréatif

La Deûle, axe fluvial majeur du territoire et support du projet Canal Seine Nord Europe, représente un corridor de réflexion important au sein des stratégies de développement. Identifiée comme ressource conséquente de la biodiversité locale, aquatique et terrestre, elle joue un rôle écologique primordial. À l’échelle du SCOT, elle fait l’objet d’un territoire de projets pleinement identifié.

La Marque est aujourd’hui une des épines dorsales du territoire, reliant 17 communes du SCOT. Les deux intercommunalités (Métropole Européenne de Lille et Communauté de Communes Pévèle Carembault) sont montées en compétences en matière de Gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations (GEMAPI). Elles interviennent ainsi dans l’intérêt général pour la gestion et l’entretien régulier des cours d’eau non domaniaux, en lien avec l’Agence de l’Eau Artois Picardie.

La Lys, partagée avec la Belgique, bénéficie d’actions spécifiques pour valoriser son potentiel, notamment récréatif. Le projet transfrontalier Interreg « Valys » a pour but de développer la gestion intégrée et durable des ressources naturelles et des écosystèmes entre Erquinghem-Lys et Courtrai. Son point phare est le développement du parc transfrontalier du Leievallei et de sa trame verte et bleue.

D’autres actions sont aussi en cours pour valoriser globalement les bords à canal, tant d’un point de vue écologique que récréatif : la voie verte des captages de Seclin à Houplin-Ancoisne, les berges de Sainte-Hélène ou encore le quai 22 à Saint-André-lez-Lille.

L’alimentation en eau potable du territoire : un enjeu majeur de protection de la nappe de la craie au sud de Lille

La protection de la nappe de la craie au sud de Lille, alimentant pour près de 40 % à elle seule le territoire, est un enjeu majeur. Ses capacités de recharge ont été fragilisées ces dernières décennies par une accumulation de phénomènes : imperméabilisation, phénomènes météorologiques, entrainant une baisse de son niveau et une augmentation de phénomènes géochimiques. L’impact est donc à la fois quantitatif mais aussi qualitatif.

Des recherches sont en cours sur de nouveaux potentiels pour contribuer à l’alimentation en eau potable. Malgré cela, il n’existe pas à ce jour d’autre réserve locale qui pourrait être mobilisée pour répondre aux besoins des habitants. Pour cela, le SCOT de Lille Métropole décline plusieurs orientations et objectifs relatifs à la ressource en eau.

Plusieurs dispositifs sont déjà actifs depuis 2007 : un Périmètre d’intérêt général (PIG) et une Déclaration d’utilité publique (DUP) afin de garantir l’entretien des captages et de les protéger de tout risque éventuel de pollution.

En 2012, 500 captages prioritaires ont été identifiés pour leur intérêt stratégique à l’échelle nationale, nécessitant la délimitation d’Aires d’alimentation de captages (AAC) et la définition de niveaux de vulnérabilité. La nappe de la craie au sud de Lille en fait partie. Son périmètre correspond aux zones de recharge de la nappe sur lesquelles toute goutte d’eau qui s’infiltre alimente la nappe souterraine. Elle représente plus de 15 000 hectares, répartis sur 37 communes du SCOT.

Enfin, des déclinaisons locales traduisent ces objectifs :

  • la Commission Partenariale AAC du Syndicat mixte du SCOT ;
  • la démarche « Gardiennes de l’Eau » pour 29 communes de la MEL ;
  • le secteur à enjeux AAC pour 11 communes de la Pévèle Carembault ;
  • la démarche Territoires de projets « Territoire Sud » à l’Agence ;
  • un nouveau périmètre AAC récemment ajouté sur trois communes au nord-ouest du SCOT.

Mots clés : Ressource en eau – Recharge des nappes souterraines – Aire d’Alimentation des Captages – Sécheresse – Changement climatique

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