La donnée, au cœur du système
Le socle de ces métiers est la donnée ou data avec les enjeux d’administration, d’intégration, de documentation, de fiabilisation et de valorisation qui l’accompagnent. Les statisticiens, géomaticiens et cartographes ont des rôles spécifiques. Schématiquement, les statisticiens ont en charge les données alphanumériques (par ex. : recensement Insee) tandis que les géomaticiens-cartographes ont une expertise des données géographiques (par ex. : données IGN). En trente ans, nous sommes passés de l’ère de la donnée rare et chère à celle d’un flot de données « gratuites » en constante croissance. Il faut donc savoir standardiser, collecter, trier, archiver, homogénéiser, mobiliser et exploiter. L’ADULM dispose de nombreux canaux pour acquérir la donnée : constituée en interne telle la thermographie aérienne de 2016, récupérée en open data (données INSEE ou OSM par exemple) et acquise auprès de producteurs de données (URSAAF, Rectorat, DDTM, MEL…). L’Agence développe une stratégie interne d’administration et de valorisation des données qui s’accompagne de partenariats devenus indispensables. Ainsi, depuis 2022, un groupe de travail « nouvelles données » regroupe des statisticiens et géomaticiens des 8 agences d’urbanisme des Hauts-de-France (Urba 8). Ce groupe a pour ambition de mutualiser un socle commun de données et d’aboutir à une gouvernance partagée. Se dessine un réseau regroupant Urba 8 et la plate-forme régionale Géo2France notamment afin de garantir une ingénierie data efficace et pérenne.
Les technologies sont au cœur de ces métiers. L’Agence dispose d’une panoplie de logiciels assurant une chaîne de production stable et robuste. Cela inclut les logiciels d’analyse statistiques (XLStat), des systèmes de gestion de base de données (PosgreSQL), des logiciels de traitement (R, FME) et des outils de datavisualisation. Les statisticiens, outre des compétences approfondies en mathématiques et en statistiques, doivent de plus en plus composer avec les aspects informatiques de la data (architecture, langages de programmation, etc.). Autre pilier de notre chaine de production : les Systèmes d’Information Géographiques (SIG), avec des logiciels comme QGis, ArcGis Pro et GEO polarisent à eux-seuls une partie importante des capacités de traitement et d’analyse de l’Agence. De l’acquisition de données exogènes (imagerie satellitaire par exemple) ou endogènes (la collecte sur le terrain par exemple) à la visualisation finale sur un outil web interactif, les SIG ont un potentiel quasi-sans limites de modélisation, de croisement, de comparaison, d’observation. Ils permettent, par exemple, la constitution d’un document réglementaire aussi complexe que le SCOT.