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Directeur Général du CROUS de Lille
Plus que jamais, la crise sanitaire a démontré le rôle fondamental de la qualité de la vie étudiante comme facteur de réussite et de bien-être étudiant. Le logement joue un rôle central dans l’épanouissement d’un étudiant au même titre que la vie sociale et culturelle.
Nous avons l’habitude de parler de logement étudiant mais nous devrions plutôt parler du logement Jeune. Il y a en effet, et de plus en plus, des attentes très différentes des étudiants en matière de logement. Les attentes d’un étudiant de première année de licence ne sont pas les mêmes qu’un étudiant terminant sa thèse, tout comme les attentes d’un élève ingénieur en alternance ne sont pas les mêmes qu’une étudiante avec un jeune enfant ou d’un chercheur étranger venant faire un postdoc.
Sur notre territoire, il est donc fondamental que les différents acteurs du logement étudiant puissent bénéficier d’un lieu d’échange comme l’observatoire métropolitain du logement des étudiants. Pour répondre aux attentes diverses et en constante évolution des populations étudiantes, les acteurs du logement des étudiants doivent travailler en synergie, dans un cadre partenarial et non en silo en intégrant une logique de Campus connecté, connecté au monde et à la ville de demain, c’est-à-dire durable, solidaire et inclusive.
UN OBSERVATOIRE EN FAVEUR DU LOGEMENT DES ETUDIANTS
L’Observatoire métropolitain du logement des étudiants est une instance portée par l’Agence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole et la Métropole Européenne de Lille.
Il réunit les acteurs du logement des étudiants de la métropole lilloise.
L’Observatoire a pour missions de :
L’Observatoire s’inscrit dans une dynamique nationale en tant que membre du réseau des Observatoires Territoriaux du Logement des Etudiants (OTLE) porté par la Fédération Nationale des Agences d’Urbanisme (FNAU), l’Association des Villes Universitaires de France (AVUF) et la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC).
Dans ce cadre, il a été labellisé une première fois en 2019. Compte tenu de la dynamique mise en place, la labellisation a été reconduite en 2021 pour 3 ans.
Depuis mars 2020, les partenaires de l’Observatoire sont au cœur de la crise sanitaire, essayant d’accompagner au mieux les étudiants durement touchés par la situation. L’Observatoire s’est présenté comme un lieu d’échange, de partage d’expériences sur la gestion de cette crise et les difficultés rencontrées.
Résidence universitaire Evariste Galois – Villeneuve d’Ascq
© MEL
DES ETUDIANTS FRAGILISES PAR LA CRISE SANITAIRE
Depuis l’apparition du Covid-19 et malgré un bref retour des étudiants sur les campus à la rentrée 2020, l’enseignement à distance est devenu la norme pour les 2,7 millions d’étudiants français. Les impacts de cette situation de crise sont nombreux pour ces derniers. Isolés dans des logements souvent petits, parfois de mauvaise qualité, les difficultés psychologiques chez les jeunes se multiplient. Le moral des étudiants est également impacté par une perte de confiance en l’avenir, par des préoccupations quant à la difficulté de s’insérer professionnellement en période de crise.
Selon une enquête réalisée par l’Association Étudiante pour la Ville (AFEV) en janvier 2021 auprès de ses étudiants engagés, la solitude, le manque de motivation et le manque de liens avec les autres sont les trois principales difficultés rencontrées. Près des trois quarts des étudiants interrogés se disaient alors inquiets par le déroulé de leur second semestre.
À ces difficultés psychologiques s’ajoutent la pression d’une précarité financière grandissante à l’heure où de nombreux étudiants n’ont pu garder leur job durant l’année universitaire.
DES ACTEURS ENGAGES AUPRES DES ETUDIANTS
Afin d’accompagner au mieux les étudiants dans leur quotidien, de nombreuses actions ont été mises en place : aides alimentaires (repas à 1€ voire gratuits pour certains étudiants, distribution de bons de 50€), aides à l’achat d’équipement informatique, distribution de chèques vacances, aides financières suite à la perte d’un job étudiant, remboursement des abonnements de transports en commun, suivi et accompagnement psychologique… Permettre à tous les étudiants de vivre décemment et de poursuivre leur cursus scolaire dans les meilleures conditions a été le leitmotiv de tous les acteurs mobilisés.
DES IMPACTS A LONG TERME SUR LE MARCHE DU LOGEMENT
Le marché du logement des étudiants a également été touché par la crise sanitaire : départ des étudiants pour le domicile parental, annulation des échanges académiques à l’étranger, retour sur le marché de certains logements dédiés à la location de courte durée (Airbnb), aspirations nouvelles des étudiants en matière d’habitat… Certains phénomènes observés depuis plusieurs années semblent s’accélérer comme la colocation ou le coliving avec une volonté des étudiants de rompre avec l’isolement. D’autres pratiques émergent afin de s’adapter à l’enseignement à distance ou au présentiel partiel et à la précarité grandissante. Un des enjeux des prochains mois sera d’observer si certaines de ces pratiques induites par la crise sanitaire se pérennisent et l’impact que cela pourrait avoir à long terme sur le marché du logement des étudiants.
UNE RENTREE ENCORE TENDUE POUR 2021
Comme chaque année, la période estivale est synonyme pour nombre d’étudiants et leur famille de recherche active d’un logement pour la rentrée. Avec un taux de réussite au baccalauréat de 93,8% en 2021, le nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur devrait encore fortement augmenter cette année, accroissant ainsi la pression sur les logements de petite surface ou adaptés à la colocation. Les acteurs du logement des étudiants pressentent également des départs moins importants liés au contexte sanitaire. L’incertitude des étudiants quant à leur insertion professionnelle les pousse à prolonger leurs études, conservant ainsi leur logement une année supplémentaire.
Enfin, la métropole lilloise connait actuellement une baisse momentanée de l’offre en logements CROUS liée aux travaux de rénovation en cours sur le campus de la Cité scientifique. Environ 1 000 logements CROUS seront fermés à la rentrée 2021. D’ici 2024, l’intégralité du parc CROUS traditionnel de la Cité scientifique aura été réhabilitée.
La lettre de l’Observatoire du logement des étudiants, document annuel qui revient sur la vie de l’observatoire, les actualités et stratégies des partenaires est disponible ci-dessous.
Bibliothèque universitaire Liliad © MEL
Résidence universitaire REEFLEX © Richard Baron
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