Histoire

La dimension transfrontalière est une composante historique d’une terre divisée depuis douze siècles entre souverainetés différentes. Le traité de Verdun, partageant en 843 l’empire carolingien, a fait de l’Escaut une frontière qui deviendra pendant près de mille ans celle séparant le Royaume de France du Saint-Empire. Ce fleuve a cependant toujours été une voie de communication plus qu’une barrière physique ; les territoires situés sur ses rives ont gardé au fil du temps une unité culturelle et économique, même s’ils relevaient de différentes principautés féodales (Flandre, Artois, Hainaut…) au sein desquels les villes ont acquis très tôt d’importantes libertés communales. Leur réunion par la Maison de Bourgogne aux XIVe et XVe siècles a donné au territoire un éclat politique et culturel sans pareil, mais aussi une unité politique, qui s’est poursuivie pendant plus de deux siècles au sein des Pays-Bas espagnols.

La tentative de conquête par Louis XIV va mettre fin à l’unité politique du territoire. En dépit de plusieurs campagnes victorieuses, les revers de la fin du règne limitent l’étendue des conquêtes et amènent à fixer une frontière qui, considérée comme provisoire, s’avérera définitive. Malgré les aménagements apportés par le traité de Courtrai en 1820, c’est le traité d’Utrecht de 1713, qui fixe le tracé de la frontière entre la France et ce qui deviendra la Belgique.

Il s’agit de fait d’une frontière politique et administrative, artificielle, qui, si ce n’est sur la Lys, ne correspond à aucune réalité physique du territoire et qui, sur une part notable de son tracé, traverse le tissu urbain.

Extrait de l’Atlas de l’Aire métropolitaine de Lille (2011) réalisé par l’Agence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole, l’INSEE Nord Pas de Calais et la Mission bassin minier en collaboration avec l’Association Aire métropolitaine de Lille.